Eglise de Savigny Eglise Notre-Dame Arrondissement de Coutances, canton de Cerisy-la-Salle Sur la route qui va
de Saint-Lô à Coutances, la D 972, tourner à Belval-Gare pour la D 52 et bifurquer ensuite vers Savigny sur la D 302. Mais la route que je préfère, est celle qui vient de l'Ouest : de Coutances prendre la D 7, puis la D 27 en direction de Nicorps ( très jolie église sur un site avec point de vue remarquable) et à Ouville prendre la D 302 en direction de
Savigny. La propriété de "Savinius" Savigny est une charmante bourgade, nichée à flanc de colline et qui domine une petite vallée. Après une visite à la
cathédrale de Coutances , ou plus à l'Ouest à l'église d'
Orval, ce site vaut le détour d'autant plus que l'église est un témoin important de l'
art roman dans la Manche, différent des écoles du Sud et du Nord de ce département. __________ Le cimetière est toujours là avec un bel if, qui malheureusement cache un peu le mur Nord de la nef. La croix du cimetière, elle, n'est pas en accord avec l'église et ne présente pas vraiment d'intérêt. De prime abord, rien ne laisse supposer que cet édifice témoigne de l'architecture romane, tant les remaniements antérieurs on changé son allure générale et cachent un bâtiment à simple vaisseau avec abside en cul-de-four. On n'y voit pas non plus, les belles portes romanes méridionales en plein cintre à multiples voussures qui caractérisent les édifices du Sud de la Manche. Comme à Orval, on pénètre encore dans l'église par le portail Ouest. Une haute tour terminée par un toit à bâtière signale de loin l'édifice. Il date du XVIIème mais a été repris plusieurs fois. Un escalier niché dans une tourelle permet d'y accéder. La sacristie a été construite au XIXème ainsi qu'un appenti sur le mur Sud du chevet et la chapelle méridionale (1826). Une porte obstruée, probablement destinée anciennement au clergé et aux personnages de qualité, doit dater de l'édifice originel. Au nord, la chapelle sous la tour date de 1515. Le porche occidental a été construit, lui, au XVIIème siècle. On peut y voir contre le mur, un couvercle de sépulture ancienne à la croix de facture grossière (1). Le mur occidental montre à la tombée du pignon deux pierres gravées portant une croix, qui ne sont pas d'époque romane mais probablement de la reprise du mur au moment de la construction du porche. Les murs de la nef présentent de nombreuses traces d'appareil en
arêtes de poisson (2). On peut les dater du début du XIIème. Certains blocs, en calcaire, pourraient provenir de réemploi de sarcophages anciens. Au Nord, subsistent trois petites baies romanes (3) à linteau monolithe, où on a gravé des claveaux comme à Orval. Sous la corniche on peut voir une très belle rangée de modillons variés (4) et fort bien exécutés. La porte néo-romane est récente. Sur le mur Sud, les baies on été agrandies. Au-dessus de l'une d'entre elle, on remarquera la date de 1770 (5), et à côté, ce qui reste d'une baie à linteau monolithe. Nombreuses traces d'arêtes de poisson, mais un mur d'apparence inégale, due à l'agrandissement des baies. Des contreforts ont été ajoutés pour consolider (6). Les modillons (4) sous la corniche sont tous très beaux et méritent un exament attentif. __________ A l'intérieur, la nef simple, au mobilier simple, est voutée de bois (7). Les murs qui s'évasent frappent l'œil tout de suite. Ils témoignent d'une technique ancienne, utilisée dans les petits bâtiments, destinée à empêcher le ruissellement de l'eau sur les murs. Et bien évidemment, cela ne pouvait s'employer que pour des bâtiments à charpente de bois. Malheureusement, cela au fil du temps ne peut qu'aller en s'aggravant. Le mur de gauche montre une fresque du XIVème et représentant la Cène (8) qui curieusement représente treize personnages en plus du Christ. Qui est donc l'intrus? Matthias, le dernier apôtre nommé? Il semble difficile de croire que le peintre ait pu être étourdi au point d'ajouter un apôtre supplémentaire. Peut-il s'agir d'un personnage local important? Judas, lui, par contre, est bien identifiable, isolé de l'autre côté de la table avec sa bourse et une physionomie peu sympathique.Un vitrail récent, à droite, évoque Dom Jean Michel (9), général des Chartreux, originaire de Savigny. Un grand arc brisé ouvre sur le transept en voute d'arêtes. Il ouvre sur les deux chapelles. La chapelle septentrionale (1515) est sous croisée d'ogives (10). la motif de la clé de voute a disparu et un écusson de la piscine a été martelé. Une belle statue de Sainte-Barbe y trône. L'arc triomphal (11) est roman, en cintre surbaissé, ainsi que celui qui ouvre sur l'abside. L'évasement des murs ajoutant à leur allure "écrasée". Tous les deux sont ornés de chevrons, décor très prisé en Normandie et dans certaines églises du département ( cf,
Bérigny ). L'abside avec ses arcatures en plein cintre sur colonnettes géminées est très belle . C'est là que l'on peut y admirer
fresques du XIVème qui évoquent la vie de sainte-Barbe et chapiteaux historiés et gravés (leones, cocodrias...) (12). Mais un important échaffaudage nécessaire à la restauration de l'ensemble en masque la beauté. Pour cela donc, il faut aller sur le
site de l'association de sauvegarde de l'église afin de pouvoir se rendre compte de l'état avant travaux . On peut malgré tout accéder dans la sacristie afin d'y admirer un exceptionnel Christ en majesté (13), haut-relief unique dans le département, joliment sculpté. Il semblerait que cet ensemble vienne, soit d'une autre partie de l'église, soit d'un autre édifice. En dessous, un linteau monolithe est décoré d'une scène de chasse qui montre centaure, cerf et chiens dans une forêt. L'église fait l'objet d'une restauration qui s'avère coûteuse ( trop pour une petite commune qui s'investit énormément ) parce qu'importante. L'humidité y est omniprésente et pourrait altérer les fresques. Une association de sauvegarde, animée par des passionnés, existe et organise de nombreuses manifestations et initiatives. Adhérer ou participer à leurs activités est déjà un moyen de sauvegarder et de montrer l'exceptionnel intérêt architectural que présente cette église pour le patrimoine de la Manche. __________ Personnages historiques : Thomas Michel , sieur de la Michelière, compagnon de Du Guesclin (1315-1380) Pierre Michel , sieur de la Michelière, défenseur du Mt St Michel (1385-1434) Dom Jean Michel , général des Chartreux (1535-1600) Bibliographie : Quand les Normands bâtissaient les églises , Bernard Beck, Ed. OCEP Normandie romane , Ed. Zodiaque, T 1 Plaquette O.T. du Pays de Coutances Sur le Web :
Association de sauvegarde de l'église de Savigny
Patrimoine pays de Coutances Cathédrale de Coutances, par Thierry Seni __________ Photos et dessins © Claude Rayon www.eglisesdelamanche.com Tous droits réservés. Contacter le site
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