Yquelon, église Saint-Pair Arrondissement d'Avranches, canton de Granville Yquelon (Hiquelon, Ykelon, Ykelun se cache
entre la D 971 (Coutances-Granville) et la D 924 (Villedieu-Granville), sur la D 135. Prise entre le balnéaire bâti et une zone d'activité, elle n'a plus rien de la commune ancienne, au nom probablement scandinave ( Eiki-lundr ), fief des seigneurs d'Yquelon, dont l'église est attestée au XIIème dans deux chartes de l'abbaye de la Lucerne signées par "Rogerius de Ikelun", Roger d'Yquelon. __________ Malgré tout, il ne faut pas s'arrêter à la première impression et chercher le cœur de l'ancien village implanté sur une des berges de la vallée du Bosq. Son église est sise dans le cimetière, non loin d'une grande dîmière. L'if d'origine, gardien traditionnel des cimetières normands, a été remplacé par un autre qui pousse dans un angle du cimetière. Une grande croix de granit (1), dont le fût cylindrique atteste l'ancienneté se dresse entre les tombes. L'église d'Yquelon était située sur le
chemin montois qui, venant du Mont Saint-Michel, passait par Saint-Pair et continuait vers Cherbourg (un des chemin "aux Anglais"). Elle fait partie d'un ensemble architectural et historique qui peut, pour l'amateur, composer un
itinéraire roman départemental ou plus local (
Granville et Avranchin) cohérent et intéressant. L'église est de plan rectangulaire, composée d'une nef et d'un chœur à chevet plat. Une tour à bâtière flanque la nef au Nord (4). La façade occidentale est surmontée d'une croix antéfixe aux branches bifides (2). On remarquera l'oculus roman, à billettes avec ses deux têtes sculptées (3). Les trois baies en plein cintre datent du XIXème. Beaucoup plus intéressant est le portail roman (5) surmonté d’une archivolte formée d’un cordon saillant zigzagué sculpté en creux (6). Les deux extrémités de l’archivolte reposent chacune sur une pierre de granit sculptée d’une tête humaine (7). Le claveau central de la voussure est orné d’une tête humaine plus grande en fort relief. Ces têtes qui ornent les portails sont caractéristiques des églises romanes de la région et de l'Avranchin qui forment un groupe architectural particulier. On date ce portail de la deuxième moitié du XIIème. Il appartient à ce même groupe. Le tympan et sa croix sculptées, par contre, sont récents. On remarquera les contreforts plats qui épaulent nef et chœur. Les modillons soutenant les corniches ne sont pas sculptés. Des baies en plein cintre datant de 1896 ont été percés mais on remarquera plutôt une baie trilobée sur le mur Nord de la nef. Une porte ancienne (8), transformée en fenêtre, se voit dans la première travée de la nef. Arcade en plein-cintre, avec voussure moulurée d'un boudin avec chanfrein sculpté de dents de scies. Une porte assez similaire se retrouve dans l'église d'Anctoville-sur-Bosq. Toutes deux possédent aussi, un linteau de granit, en forme grossière de bâtière. Sur le mur Sud du chevet, une annexe carrée faisant office de sacristie a été accolée et masque en partie une rose qui a remplacé la baie géminée d'origine. Au Nord l'étroite petite baie au linteau monolithe date de l'église d'origine. La tour, massive et de forme carrée, présente trois étages en léger retrait les uns des autres. On pense que la tour a été reconstruite, du moins en partie, depuis le 12e siècle. A quelle époque? Aucun élément d’architecture ne permet de déterminer une date précise, et aucun document concernant la tour n’a été retrouvé dans les archives Entrons dans la nef (9) par le portail occidental. Son mobilier ne présente rien d'exceptionnel. Une tribune y a été montée et les fonts du XIXème, sans originalité, font regretter les anciens longtemps vues déposés dans la cour de la mairie. Le plafond de bois (10) ne manque pas d'allure. Une piscine surmontée d'un trilobe (11) se voit sur le mur Sud. Mais c'est l'enfeu (niche funéraire accueillant un gisant) (12) dans le mur Nord qu'il faut aller admirer. On peut y voir une pierre tombale retrouvée en 1885 dans le cimetière, probalement celle d'un seigneur d'Yquelon, représentant un chevalier et son épée avec un chien couché à ses pieds. Les mains jointes et l'épée au fourreau indiquent qu'il est mort en sa demeure. Ses jambes ne sont pas croisées, il n'a donc pas fait la croisade. Un arc triomphal (13) très épais ouvre sur le chœur qui est composé de deux travées séparées par un arc doubleau. Les travées sont surmontées de voutes en croisées d'ogives (14) épaisses dont l'exécution encore maladroite (15) témoigne de l'ancienneté, ornées de tores d'angle entourant une petite moulure triangulaire saillante reposent sur des culots en forme de pyramide renversée. Les deux clefs de voûte sont sculptées de motifs géométriques en faible relief compris dans un cercle. Au-dessus de l'autel, une huile sur toile du XVIIème évoque Sainte-Catherine. Une large piscine surmontée d’un arc surbaissé est présente dans la deuxième travée côté sud. Un arc en plein-cintre ouvre sur la chapelle Nord qui correspond à la base de la tour. Avec mes remerciements à Marie Lebert Crédit photos : Alain Dermigny (vue générale de l'église), photo 6 & photo 14 __________ Bibliographie : Quand les Normands bâtissaient les églises. Bernard Beck Ed. OCEP Le Moyen-Age dans le Cotentin. M. Lecœur. Ed. Isoète Dix églises de la mer. ED. Granvillaise __________ Sur le Web :
Eglise d'Yquelon Marie Lebert __________ Photos et dessins © Claude Rayon www.eglisesdelamanche.com Tous droits réservés. Contacter le site
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